Une ère d'enchantement

Voyager, c’est le rêve de tout le monde.

Le faire donc sans vider les poches est une idée formidable – qui rend les destinations lointaines comme Bali et Sydney d’un coup plus réels.

Ah, un sujet qui me tient à cœur – ayant été moi-même super-host sur Couchsurfing et sur Airbnb pendant 3 ans…et j’ai beaucoup aimé faire ça.


Pourquoi au juste?

J’apprécie le contact humain, le partage – au sein de mon travail ainsi comme lors de mes voyages.

Selon moi, voyager ne veut pas dire qu’on doit se ruiner ou se payer nécessairement beaucoup pour le transport ou l’hébergement..

Tout d’abord: le tourisme participatif demande d’un esprit jeune. Pas l’âge biologique, mais l’âge de notre âme, de notre cœur: un esprit ouvert à être capable d’apprécier ce que cela apporte. J’ai vu des jeunes bacheliers sur mon canapé comme les personnes plus âgées – tous avaient envie de découvrir, connaître et comprendre. Et ça, ça ne se fait pas en séjournant dans une chambre d’hôtel.

D’ailleurs, je me demande quel jeune pourrait se payer des nuits d’hôtels en faisant lle tour de monde sans la possibilité de se loger chez l’habitant? J’ai la réponse: presque aucun. Et pourtant, cela incite de longs débats: comme quoi, certains souhaitent imposer les restrictions sur le sujet.


À Paris, depuis 2017, on n’a pas le droit de le faire louer à travers des sites bien connus du genre, sans passer à la mairie. Là, une demande doit être formulée, avec l’accord du propriétaire bien sûr, afin de pouvoir effectuer la location de façon légale. Étant propriétaire: tant mieux! Étant locataire: malgré le loyer dûment payé chaque mois, on peut vite se retrouver face au propriétaire qui refuse de nous autoriser une telle activité.


Je suis entièrement d’accord sur le point mentionné dans la vidéo: le phénomène des <<meublés touristiques>> prend de l’ampleur ce qui diminue le nombre des immobiliers à louer ainsi rendant la recherche d’appartement des citadins plus difficile. Toujours dans la capitale française, où certains quartiers, comme le Marais sont devenus inhabités par les parisiens, mais les voyageurs y séjournant pendant quelque jours ont pris la place. Le Marais, le Montmartre, le 11e arrondissement, et mon cher quartier où j’habitais pendant quelques années: le 5e arrondissement font également parti de ces zones qui sont envahis par les visiteurs et non par les locaux.


En réalité, cette tendance évoque une idéologie souvent méconnue et non-appréciée: l’anarchie. Comme elle, dans la plupart des cas, est représentée en tant qu’une idéologie des bandes des casseurs, beaucoup en ont peur, et tout ce qui tourne autour du sujet de décentralisation est mal vu. Comme cette fois-ci: on ne va pas dans l’hôtel, on va dormir chez l’habitant et on évite ainsi le cercle traditionnel des établissements hôteliers. C’est si simple que ça, et pourtant, on dirait que certains ont du mal à comprendre une phrase si simple. On dirait que les gens ont oublié ce que cela veut dire s’unir et partager. Pourtant, ensemble nous avançons plus lentement, mais plus sûrement, et plus loin.


Je ne veux pas aller dans l’hôtel pas par manque de moyen de me le payer, il y a une raison plus importante derrière ça: lors de mes voyages, je cherche quelque chose d'humain, original, un œil local qui peut me fournir des informations utiles au cas où, ou me guider dans les coins sympas.


L’esprit d’équipe est donc l’une des raisons principales lors d’un séjour participatif: le but, c’est de partager. Un plat, un livre, de la musique, du sport, un chemin intéressant – peu importe.


Étant donne que j’accueillais fréquemment les voyageurs de différentes nationalités avec qui nous avons gardé le contact, je n’avais jamais à chercher de logement pendant mes déplacements. Couchsurfing pourrait être expliqué – selon moi – comme être logé chez un ami.


Bien entendu, Airbnb n’est pas exactement la même chose – si je loue mon appartement à des voyageurs pour compléter mes revenus, cela ne veut pas vraiment dire le même. Comme beaucoup sont locataires à Paris où les loyers s’élèvent autour à 1000 euros par mois, ces mêmes préfèrent prendre un deuxième appartement loué et le louer aux visiteurs. Avec un tarif 50 euros par nuit, le montant du loyer nous revient largement.


Quel est notre problème alors avec tout cela? Que les autres tiennent deux-trois appartements puis en tirent beaucoup de jolies sommes, mais pas nous? La jalousie peut-être. En tout cas il faut quand même rester raisonnable: le moment où il n’y a plus de locaux dans un quartier du centre-ville, il faut se mettre à réfléchir. Bien sur, il faut des réglementer la location payante des hébergements, mais pas n’importe comment! Ce qui s’est passe dans la capitale française était juste immonde. Moi aussi je louais mon appartement lors de mon absence – il s’avère que c’était une perle rare, il était toujours pris. En revanche, le propriétaire avait beau ’être au courant depuis la signature du bail, à la mairie il s’est désisté. Donc, ma carrière Airbnb est immédiatement arrivée à sa fin, tant pis pour moi.


Je ne me plains pas car la réaction des autorités, annonçant de nouvelles mesures et restrictions sur le sujet, montre à quel point sont-elles inaptes à comprendre la mécanique du partage. Ce jour-là, où j’ai dû supprimer mon profil hébergeur sur Airbnb, je me suis dit: le souci ce n’est pas le fait de ne plus avoir cela pour arrondir les fins du mois, c’est que les gens sont médiocres et frivoles. Médiocres parce que tout faire pour annihiler Airbnb, un système de location de logement qui rend le voyage plus accessible à ses utilisateurs, est de la médiocrité.



À vrai dire, repensant à mes activités sur les deux sites mentionnés me revient comme une belle époque, je l’aimais beaucoup, mais c’est fini pour le bon. La vie continue et change tous les jours, je peux vous dire que ces moyens de partage apportent beaucoup plus de bénéfices que l’on pense. Non seulement au niveau des finances, mais de côté personnel aussi – j’ai croisé le gars qui est devenu mon meilleur ami grâce à Couchsurfing.


Il faut mieux encadrer ces plateformes de location, certes rendre plus difficile à y être présent. Mais il existe d’autres solutions aussi pour faire cela, une commission par exemple. Chez les hôtels de chaîne ça marche, et ils s’en sortent pas mal...et il s’avère que je m’y connais un peu, ce milieu hôtelier.

Il est temps que leur statut de monopole sur le marché change.

Il est temps donc que voyager soit une possibilité accessible à tout le monde.


Reste à savoir, combien faut-il attendre jusqu’au jour où cette idée sera bienvenue...

#parlebinette

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