BIGARRURE

Avec Papa, je parle chinois, avec Maman je parle turc, et à l’école je parle français.    

Ayant entendu cette phrase, je suis restée bouche bée.

Il y a plusieurs années déjà, j’ai eu de la chance de faire la connaissance avec le fils d’un prof chinois vivant à Paris avec sa femme venant de la Turquie, source de la phrase ci-dessus. Tout ce que j’ai vu chez lui était tellement captivant pour moi, et pourtant, un garçon ordinaire avec les compétences linguistiques que je n’avais vu avant que chez les interprètes. Je me suis dit alors, il faut que je regarde cela de plus près! 

C’est beau d’être bi- ou multilingue, mais si cela veut aussi dire de ne pas avoir une langue maternelle bien approfondie et maîtrisée, à quoi ça sert en fait? Déjà, les enfants rencontrent pas mal d’obstacles lors des cours de français, pourquoi en ajouter une autre langue directement? Il faudrait d’abord bien apprendre sa langue maternelle et après, des langues étrangères, non?

Mais enfin, ce n’est pas si carré que ça. 

Les nations qui restaient à l’abri de l’immigration pendant des siècles, en Europe il y en a une notamment, la Hongrie, se retrouvent souvent face aux problèmes avec l’apprentissage des langues étrangères. En plus, avec le temps cela peut facilement tourner à une sorte d’homophobie qui ne facilite vraiment pas la tâche! Vu les méthodes appliquées dans les écoles, cela n’a pas l’air de changer… avec des leçons de grammaire stricte, voir une méthode orthodoxe, c’est tout mais pas de plaisir. Puisque le hongrois n’est parlé qu’en Hongrie, il serait temps de réagir, selon les critiques de l’enseignement public en Hongrie.

A priori, cela nous semble tout à fait familier car, sans raconter des salades, c’est pareil en France. Le français, le tout-puissant, l’univers – mais les langues régionales encore vivantes font vite parties de l’oubli. Notre langue n’est plus parlée partout au monde (comme elle l’était) et les Français ont l’habitude de chercher des excuses liées à leurs traditions, coutumes – même leur enfance! En effet, ils, n’ont pas tort parce que tout commence en bas âge où le cerveau et ses capacités cognitives se forment avec une plus grande souplesse que les années suivantes. 

Drôle de découverte, il suffit d’entraîner son gosse avec une langue étrangère et il deviendra, tôt ou tard, plus doué que les autres? Exactement, mais pas forcément au pied de la lettre: élever un enfant bilingue ne veut pas dire d’en former un traducteur, on est bien d’accord. Cela veut dire lui ouvrir une porte supplémentaire au monde à travers de laquelle il peut voir, expérimenter, s’exprimer différemment. Je ne veux pas couper les cheveux en quatre avec les témoignages qui tournent sur les sites pédagogiques concernant les enfants bilingues. Des études montrent également que les enfants bilingues ont tendance à être en mesure de mieux se concentrer et de contrôler ou de réguler leur comportement, ce qui les rend moins disposés à agir et plus à s’adapter à des groupes de pairs. Une plus grande aptitude pour de nouveaux concepts, notamment pour des maths. Apprendre une autre langue, ce n’est pas seulement des mots, c’est aussi apprendre une autre culture, un autre mode de vie. Une école bilingue peut donner à votre enfant la chance d’apprendre sur d’autres régions du monde, nous aidant ainsi à élever un enfant plus ouvert d’esprit. Si un enfant parle plus que sa langue maternelle, il a la capacité de se connecter avec différentes cultures d’une manière que les monolingues n’ont pas. Ils peuvent observer directement une culture différente, plutôt que de simplement en lire ou d’en être informés. Cela pourrait conduire à une vision plus inclusive de toutes les cultures vis-à-vis des autres, et pas seulement de celles auxquelles ils sont associés.


Mais comment faire pour y parvenir ? Il faut simplement commencer à lui parler une langue étrangère. Les recherches montrent que les enfants peuvent être bilingues dès la naissance. Comme les jeunes bébés peuvent distinguer les sons à partir de quelques semaines, dès la naissance, s’y engager en vaut la chandelle largement. 


Oui, c’est un travail quotidien qui n’est pas toujours évident. Mais la récompense nous chérie le cœur quand même – les bilingues ne sont pas seulement plus doués, plus ingénieux, mais également plus tolérants : comme l’exemple de la Hongrie ci-dessus montre, cela joue un rôle considérable à propos de la mentalité. 

    En fin de compte, cela ne coûte rien d’essayer . L’apprentissage reste toujours le meilleur investissement, offrons donc ce cadeau -gratuitement !- à nos enfants. Ils nous le remercieront un jour.

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